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Fariboles & Calembredaines
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9 octobre 2007

Les grands paresseux de l'Histoire 2

Suite de notre série didactique sur les grands noms de la paresse à travers l'Histoire.

Jacques Chiracmedium_medium_070322095121_bqqpi30g2_affiche_electorale_de_jacques_chirac_en_981b

Quand on voit l'énergie que dépensa M. Chirac pendant soixante ans pour accéder à la magistrature suprême, on peut légitimement se demander s'il a sa place parmi cette prestigieuse liste de grands paresseux à travers l'Histoire. Et pourtant...

Notre histoire commence en 1997. Cela fait maintenant deux ans que Jacques a réalisé le rêve de sa vie: être logé à l'Elysée, tous frais payés par le contribuable. Autant dire qu'il est pas peu fier. Certes, des logements de fonction gracieusement mis à disposition par la République, il en a essayé quelques uns, mais Jacques a toujours été ambitieux, et il n'a jamais considéré l'hôtel Matignon ou la mairie de Paris que comme des pis-aller en attendant de décrocher la timbale. Bref, en cette année 1997, Jacques devrait être le plus heureux des hommes. Hélas, le sort en a décidé autrement.

Dès 1995, et à sa grande stupeur, Jacques n'avait pas tardé à se rendre compte que les Français avaient cru à ses promesses, à ces histoires de « fracture sociale » et toute cette sorte de foutaises. Aussi, quand le nouveau président avait annoncé qu'il n'appliquerait pas une ligne de ce qu'il avait promis, le peuple avait été passablement déçu, et s'était mis d'accord pour lui en faire baver. Ainsi débutèrent deux années difficiles pour Jacques, pleines de grèves, de protestations et de chutes dans les sondages.

En 97, la situation était devenue critique. L'heure était aux décisions. Puisque le peuple ne voulait pas laisser Jacques présider tranquille, il allait agir. Après avoir longuement réfléchi, le président se trouva face à deux alternatives: se retrousser les manches et affronter cette histoire de fracture sociale à bras-le-corps, réveiller l'espoir suscité par son élection pour mener les réformes indispensables à la survie du pays et devenir ainsi le plus grand président depuis de Gaulle, ou alors, démissionner.

La première de ces solutions ne plaisait guère à Jacques: ça demandait bien trop de boulot, et ça ne correspondait pas à l'image qu'il se faisait de son poste. Quant à la deuxième, il préférait ne pas y penser. C'est alors que lui vint une idée géniale: la dissolution de l'Assemblée Nationale.

Certes, refiler la patate chaude au futur premier ministre issu d'une nouvelle majorité était un aveu d'incompétence, mais au moins, Jacques était sûr qu'après ça on lui foutrait la paix jusqu'en 2002. Le résultat dépassa ses espérances puisque l'opposition emporta les élections. La cohabitation, le Jacques, il connaissait ça bien. Il savait exactement ce que ça voulait dire: en tant que président il en branlerait pas une, se contentant de critiquer le gouvernement de temps en temps pour pas qu'on l'oublie. Les cinq années qui suivirent furent sans doute les plus belles de la vie de Jacques.

Avec sa réélection de 2002, on pouvait croire que les beaux jours étaient finis pour Jacques, et qu'il allait être obligé de se mettre sérieusement au boulot. Elu avec plus de 80% des voix pour faire barrage à l'extrême-droite, il avait une responsabilité historique, comme aucun président n'en avait eue depuis de Gaulle (one more time). Il devait incarner la France, représenter tous ces millions d'électeurs qui avaient voté pour lui à contre-coeur, il devait dépasser les clivages traditionnels pour faire sortir le pays de la terrible crise d'identité qu'il traversait.

S'il avait fait tout ça, il n'aurait pas sa place ici. Mais Jacques, en indécrottable feignasse, préféra passer les cinq années de son dernier mandat à ne rien faire de plus que les cinq années précédentes. En tout, il aura donc passé douze ans à se prélasser à l'Elysée sans qu'on puisse retenir quoique ce soit de sa présidence (si quand même, il a grâcié Guy Drut). On peut dire qu'il a inventé le concept de pré-retraite présidentielle. Franchement, s'être battu toute sa vie pour atteindre la fonction qui confère le plus de pouvoirs au monde, tout ça pour ne rien en faire, voilà une démarche qui mérite toute notre considération. Et qui permet d'échafauder les hypothèses les plus folles: et si, après tout, Jacques Chirac n'était entré en politique que pour éviter d'avoir à se chercher un appart ? Si toute sa vie n'avait été dirigé que vers ce seul et unique but: être logé à l'oeil, sans se farcir les petites annonces ? Peut-on imaginer dépenser autant d'énergie par simple flemme ? L'hypothèse est séduisante. Dans le doute, accordons à notre ex-président une place bien méritée dans la liste des grands paresseux de l'Histoire.

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Commentaires
F
A ton service
L
"Jacques indécrottable feignasse"... C'est ma pépite du jour ;)<br /> <br /> Lili K.
L
Je me souviens avant la dernière élection présidentielle, on se disait : tu verras ! si Sarkozy est élu, on va regretter Jacques Chirac !<br /> Et il y avait toujours quelqu'un pour dire : mais non, quand même...<br /> Et puis voilà... snif...
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